"has the music industry been hit by the crisis?"
Tout à l'heure il y avait un vent doux comme une plume qui me caressait le visage. Pourtant je déteste le vent. ça met trop de bordel, trop de mouvement. Le monde est déjà assez compliqué quand il est statique.
J'ai horreur du vent parce qu'il déplace la poussière.
La poussière qui devrait rester à sa place, des petits tas discrets sous les meubles, des fines pellicules au retour des vacances, un mélange de sable, de graviers, de débris végétaux le long des trottoirs.
Tout à l'heure j'ai cru que mon cerveau allait exploser, là comme ça, sans prévenir, et je me suis demandé s'il y aurait de la cervelle partout d'un coup, des morceaux de mémoires qui tacheraient les murs, des dates apprises par cœur qui s'échapperaient de la matière pure pour rejoindre les livres d'histoire d'où elles n'auraient jamais dû sortir.
J'écris n'importe quoi, je sais bien, mais j'ai besoin de faire un feu d'artifice dans ma tête.
Tu sais comme au quatorze juillet quand la musique est trop forte, quand les gens sentent la bière, le chlore et la transpiration, quand t'as les genoux tachés par l'herbe.
Tout ça, tout ça.
J'ai cru une seconde avoir retrouvé l'un de ces morceaux de musique dont je ne sais ni le nom ni le compositeur, un de ces morceaux dont il me reste à peine trois notes en tête et une émotion gigantesque, mais c'était une erreur ; alors je cherche toujours.
Un grand philosophe a dit que le bonheur est dans la quête, alors la prochaine fois que tu sais plus où t'as garé ta bagnole parce que tu sors du bar, et bien souris, t'es pile dedans.