Ce ne sont plus des cernes autour de mes yeux, ce sont des hématomes.
On en prend des coups, mais tu vois c'est la vie, faut souffrir un peu pour être heureux, faut connaître l'hiver pour apprécier l'été, ce genre de conneries, on te les as faites une centaine de fois, mais tu te rends juste compte qu'en été, eh bien tu voudrais être en hiver.
Quand on me demande ce qu'il devient, je réponds rien, enfin, jveux dire je réponds "rien", les guillemets ça change tout, non il ne devient rien.
Pourquoi est-ce qu'on devrait devenir quelque chose ?
Il ne devient rien, il ne s'est transformé ni en machine à écrire ni en machine à laver, ni en machine tout court, on ne devient rien jte dis.
Peut-être que les gens veulent dire "devenir quelqu'un", mais-je ne suis pas sûre qu'on devienne quelqu'un, pas plus qu'on ne devient une machine à écrire.
Simone a dit qu'on ne nait pas femme on le devient, désolée Simone je t'aime beaucoup, mais là vois-tu je vais te contredire, et ce même si j'ai pas passé l'agrégation de philosophie en 1929 et même si j'ai pas couché avec Jean Sol Partre qui a un coeur en tétraèdre - le veinard.
Il ne devient personne donc, ni Boris Elstine ni Nick Drake ni Buster Keaton, même pas Rostropovitch.
- Il devient quoi ?
Rien. On ne devient rien, ni une chose ni une personne.
On est c'est tout.
Et c'est amplement suffisant, c'est l'affaire de toute une vie d'être.
Oui moi aussi j'aime beaucoup la philo de comptoir.
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Dans la vie je joue à la maman - ferme ta veste, pousse toi un peu, prends pas de pastis, va faire pipi - je perds mes gants en laine et j'allume même mon portable, parfois, pour rigoler.
(et ça, c'est juste pour le plaisir de voir Johnny Depp se cramer les fesses sur sa gazinière )