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Infra-rose elle maitrise le temps
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Infra-rose elle connait toute ta vie et celle de ta mère
Samedi 12 Juin 2010
On a déjà choisi pour toi






"Tout le monde croit savoir exactement comment  nous devrions vivre. Mais personne ne sait jamais comment lui même  doit vivre sa propre vie."

L'Alchimiste.






















C'était "soixante minute pour convaincre les bourdons qu'ils ne savent pas voler" par Infra-rose, à 22:58 "j'ai aussi des rubriques sans nom bizarre, la preuve".
Je clique ici si je suis un phoque des montagnes ou si je voue un amour inconditionnel à BHL 0 personne(s)qui aime(nt) passer la tondeuse en chantant du Cloclo


Samedi 05 Juin 2010
Une saison en Enfer







"A moi. L'histoire d'une de mes folies".


"Jadis, si je me souviens bien, ma vie était un festin où s'ouvraient tous les cœurs, où tous les vins coulaient.
         Un soir, j'ai assis la Beauté sur mes genoux. - Et je l'ai trouvée amère - Et je l'ai injuriée.
Je me suis armé contre la justice.
Je me suis enfui. Ô sorcières, ô misères, ô haine c'est à vous que mon trésor a été confié !
          Je parvins à faire s'évanouir dans mon esprit toute l'espérance humaine. Sur toute joie pour l'étrangler j'ai fait le bon sourd de la bête féroce.
          J'ai appelé les bourreaux pour, en périssant, mordre la crosse de leurs fusils. J'ai appelé les fléaux, pour m'étouffer avec le sable, le sang. Le malheur a été mon dieu. Je me suis allongé dans la boue. Je me suis séché à l'air du crime. Et j'ai joué de bons tours à la folie."


Arthur Rimbaud, Une saison en Enfer.




"Cet hiver-là, ivre d'absinthe, Rimbaud s'est battu dans cette cour contre des adversaires imaginaires et peut-être qu'il s'est assis dans le même coin, le dos contre le mur, et qu'il s'est endormi sur le pavé, dans la rosée noire de l'aube".


JMG Le Clézio, La quarantaine.
















C'était "soixante minute pour convaincre les bourdons qu'ils ne savent pas voler" par Infra-rose, à 14:34 "j'ai aussi des rubriques sans nom bizarre, la preuve".
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Mardi 18 Mai 2010
Prisonniers du système










Ce matin je me suis réveillée en pensant que je ne ferai jamais plus de philosophie de ma vie.


On ne dit pas le système Hégélien mais le système dégueule.















 
C'était "soixante minute pour convaincre les bourdons qu'ils ne savent pas voler" par Infra-rose, à 20:50 "j'ai aussi des rubriques sans nom bizarre, la preuve".
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Jeudi 01 Avril 2010
Porter nos malheurs





"Sans doute on ne veut pas que mêlant nos douleurs
Nous nous aidions l'un l'autre à porter nos malheurs"
Britannicus









       Je continue à aligner les mots, plus par habitude qu'autre chose. Mettre des majuscules, des points, des virgules, et entre tout ça, des mots des mots des mots.
Tout ça pour faire des phrases qui n'ont pas leur place ici, mais je suis fatiguée et c'est tellement plus simple de taper à l'ordinateur que d'appuyer sur la pointe des stylos pour faire couler l'encre. Tellement plus facile. On peut écrire beaucoup plus de conneries, des lignes et des lignes sans effort, et tout effacer en gardant un doigt sur une touche si l'on a envie.


Dans exactement trente cinq minutes il faut que je sois endormie.

Apparemment aujourd'hui c'était le premier avril.
A part l'alarme incendie qui a sonné deux fois, j'ai connu mieux comme premier avril...à moins qu'on considère comme une bonne blague le fait qu'Alex puait l'alcool à 10 heures du matin, alors même qu'il devait passer à l'oral devant une trentaine de personne.



C'est pas facile de soutenir les gens.


        A 19h30 alors que je rentrais chez moi je me sentais prise d'affection pour tous ces gens cabossés ; ça m'arrive, parfois.
Il y avait deux aveugles dans le bus, ils rigolaient très fort, un jeune et un vieux, deux amis, le chauffeur les prévenait pour leurs arrêts, et les gens les aidaient à descendre.
On pourrait penser que c'est très triste d'être aveugle, et pourtant les deux aveugles étaient les personnes les plus heureuses dans le bus.
Tous les autres tiraient la gueule, ne pensant qu'à se désinfecter les mains avec ces conneries de solutions hydroalcooliques, parce qu'ils s'aggripaient aux barres où, oh mon dieu, tant de personnes dégueulasses ont dû s'aggriper avant eux. Tous les autres consultaient leurs messages sur leurs portables, lisaient des magazines pour illettrés, ou restaient là, comme des cons, collés à d'autres cons, puisque c'était heure d'affluence.
Mais quand je commence à penser comme ça, c'est fini, j'aime plus le monde, et je voudrais éviter ce soir. 





        A la maison j'avais encore du cœur à offrir. En ce moment c'est toujours bien de rentrer à la maison, parce qu'il y a ma grand mère et que, quelque soit l'heure à laquelle je rentre, elle est heureuse de me voir pousser la porte.
C'est bon de se sentir attendue quelque part.


J'ai parlé du bac et de la drogue avec ma petite sœur, et on a presque réussi à parler d'avenir sans s'engueuler.




        Parfois je voudrais porter les gens sur mes épaules pour les emmener plus loin.
Oublier que je ne m'en sors pas moi même, oublier mes faiblesses et mes ridicules petits bras dont je peux presque faire le tour d'une main.
Soulever une dizaine de personne sur mon dos, tituber un peu forcément, mais, en les écoutant espérer, trouver la force de commencer une longue marche pour les emmener ailleurs.



Je ne sais pas si, pour faire ce genre de chose, il faut soit même avoir été soulevé auparavant. Si au préalable il faut que quelqu'un nous ait emporté plus loin à la force de ses bras.





         Je parle des gens comme si c'était de vulgaires paquets, je n'ai pas de réponse à mes questions, et l'heure du couvre-feu - parce qu'il existe encore, dans notre autarcie- approche.




Alors je vais fermer ma petite bouche qui crache bien trop facilement sur tout et tout le monde.
En espagnol, pour qualifier un dictateur paraguayen, la prof a utilisé une expression qui a fait sourire tout le monde : "minusvalido del corazon" (handicapé du cœur)


J'ai pensé à mon petit cœur - que j'avais dessiné sur ma main gauche, avec ses veines et ses artères - mon petit cœur dans sa bassine de whisky.
J'ai souri avec les autres et personne n'a su que, pendant un court instant, j'ai envisagé une carrière de dictatrice
.





















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Dimanche 14 Mars 2010
'Ce qu'il faut de malheur pour la moindre chanson'














L'émission de france-inter cet après midi sur Jean Ferrat m'a rendu étrangement triste, je me sentais nostalgique d'une époque que je n'ai pas connue.

Ils passaient des enregistrements de personnes qui avaient décroché leurs téléphones, et appelé la radio, pour dire tout le bien qu'ils pensaient de Jean Ferrat, de la radio, et d'eux même finalement.

Une voix de femme, "j'ai appris que Jean Ferrat est...", elle s'interrompt une seconde avant de prononcer le mot et elle continue tranquillement  "... a disparu."


J'ai interrogé le mur à voix haute : " a disparu où ?"


Je me dis qu'il n'aurait pas aimé, les euphémismes.


Et après la radio a diffusé sa voix chaude et chantante, et non, ce n'est pas un pléonasme, beaucoup de chanteurs n'ont pas de voix chantante.

Le soleil rentrait dans la cuisine, il était plus de quinze heures et je mangeais mon repas de midi, seule, en me souvenant comme je râlais, quand j'étais petite, quand mes parents mettaient ses cassettes dans l'autoradio.


Sur facebook un type de la prépa a publié - et c'était ironique bien sûr - " c ki jan fera ? "
ça m'a fait sourire - mais tristement sourire, parce que c'est la réalité, disparaitront avec lui ceux qui le connaissaient - et j'ai cliqué sur "j'aime" sans réfléchir.


Les cd best-of vont bien se vendre dans les deux semaines à venir.



Et moi je ne sais plus trop pourquoi je suis triste, je ne sais plus trop si c'est Jean Ferrat que j'aimais, ou Aragon.


Il n'y a pas d'amour heureux, mais ça, c'est Brassens qui l'a chanté, et Brassens ne me rend pas triste.

Et pourtant la tristesse est là.


'Et quand il veut serrer son bonheur il le broie.'



C'était Aragon que j'aimais.













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Mardi 23 Février 2010
La couleur de l'eau






Une rafale de vent vient de faire éclater des centaines de gouttes de pluie contre ma vitre et j'ai le gout du chocolat noir dans la bouche.



Cette nuit dans mon cauchemar il y avait des douches transformées en aquarium pour humain. Mais les humaines n'ont pas de branchies c'est bien connu. A travers les vitres opaques des douches, remplies jusqu'au plafond d'une eau turquoise, je voyais un enfant noyé, la tête renversée vers le bas, balloté dans sa cage de verre et d'eau, les yeux vides et les cheveux flottants paisiblement autour de lui, comme une corolle.


On travaille sur l'Art en philo, et la question revient sans cesse, peut-on faire du beau avec du laid, de l'Art avec du morbide ?

Je n'ai pas d'opinion arrêtée - pour ne pas dire pas d'opinion tout court - mais je feuillette des livres de peinture jusqu'à tard dans la nuit.


La prof nous a demandé d'écrire un petit quelque chose sur notre œuvre d'art préférée, que ce soit une peinture, une sculpture, un livre, une musique... On a passé en revu des centaines d'œuvres pendant ces heures creuses où l'on se retrouve autour des tables rondes et sales de la petite pièce réservée aux prépas littéraires.
Beaucoup d'amis se sont arrachés le Bal du Moulin de la Galette de Renoir.

Renoir je l'aime bien, c'est mon impressionniste préféré peut-être, je me suis couchée à trois heures du matin pour recopier un de ces portraits, l'autre soir.
Mais Renoir c'est du joli, simplement du joli, il le disait lui même.


"Pour moi un tableau doit être une chose d'aimable, joyeuse et jolie, oui jolie. Il y a dans le monde assez de choses tristes pour que nous n'ayons pas besoin d'en fabriquer davantage".


C'est une raison pour laquelle je l'aime bien Renoir, il ne discrédite pas le joli.



Mais je ne voulais pas étudier un de ses tableaux, parce que je n'en aie jamais vu un seul en vrai.
Et on ne peut parler que de ce qu'on a vu.

Une musique ça m'aurait plu aussi. Mais c'est trop compliqué la musique, c'est beaucoup trop contingent. Une musique c'est un moment, le moment où on l'écoute. Je ne sais pas parler de la musique elle même, désolée.


Alors j'ai choisi un tableau que j'ai vu en vrai, un tableau qui m'avait fait si forte impression que j'avais acheté la carte postale.
Sicile de Nicolas de Staël.






J'ai écrit trop et trop vite, parlé de la folie du peintre qui s'est suicidé, de la violence des couleurs, du point de fuite à l'horizon. J'ai dit qu'à mes yeux ce n'était pas une œuvre abstraite mais une œuvre figurative, qu'il y avait là le ciel, la terre et la mer, la Sicile.


Le ciel.
Un ciel vert comme une hallucination, un mirage un jour d'été brulant.


La mer.
Cette étendue d'un noir profond c'est la mer, c'est un gouffre d'abysse dans lequel on s'abime, dans lequel on se noie comme les petits enfants dans leurs aquariums.



J'ai écrit sans réfléchir.

L'écriture est l'exact contraire de la réflexion.












C'était "soixante minute pour convaincre les bourdons qu'ils ne savent pas voler" par Infra-rose, à 16:35 "j'ai aussi des rubriques sans nom bizarre, la preuve".
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Samedi 30 Janvier 2010
The Sound of Music




      C'était une belle journée pour partir.

      A l'horizon la neige des montagnes nous éblouissait, je crois que je n'avais jamais vraiment fait attention au blanc lumineux qui embrasse la ville jusqu'à hier midi.
Je ne me souvenais pas avoir déjà eu cette impression, l'impression de vivre au plus bel endroit du monde, encore plus beau que la nouvelle Zélande, encore plus beau que la Turquie, encore plus beau que la Terre de Feu quand le continent se fond dans la mer à l'heure où les hommes s'endorment.


La dernier soir a ressemblé au tout premier.

      Sans artifice, sans drame.
On avait tous les deux les cheveux sales et des cernes sous les yeux, il avait fait un tas de ses bagages dans un coin, quelques livres, des habits, notre couverture bleue en polaire soigneusement pliée, son vélo sur le balcon.

On a regardé un film qui faisait peur et je serrai son bras trop fort.

"Les gens disent souvent qu'ils n'ont plus peur du noir, je ne les comprends pas. Moi le noir j'en ai encore peur".



       On a parlé très longtemps, mais c'était tout simple.
On a dormi ensemble au sens innocent du verbe et j'écoutais son souffle régulier en regardant le ciel voilé, parce qu'on dort toujours les volets ouverts, comme ça il ne fait jamais noir et il n'y a rien qui peut se tapir dans les coins de la pièce.

      J'ai eu très mal au ventre dans la nuit, j'ai eu envie de foutre mes principes à la poubelle et de me bourrer de médicaments pour ne plus sentir la douleur, pour ne pas gâcher ces dernières heures.
Je ne l'ai pas fait.
ça aurait été si simple pourtant.
Il a des tiroirs entiers de médicaments, des pilules de toutes les formes et de toutes les couleurs, en veux-tu en voilà. Il y a longtemps qu'elles sont là, il n'y touche jamais, mais à chaque fois que je pose les yeux dessus dans sa salle de bain je repense à ce trou noir. 



Vous croisez dans le village ensoleillé était le meilleur hasard qu'il pouvait m'arriver.


       On vous a attendu dans sa voiture en écoutant du Chopin. C'est peut être à cause de Chopin que j'ai pleuré. A peine, deux larmes et déjà il me grondait, et j'acquiesceais en souriant et en tapotant mes yeux avec un mouchoir en papier. Il déversait un flot de paroles que je n'écoutais pas vraiment, c'est toujours comme ça quand quelqu'un pleure, on se sent obligé de lui raconter plein de choses, de l'inonder de promesses pour qu'il ne se noie pas dans ses larmes.

Dans le parc j'étais heureuse d'être avec vous et avec lui, on a dit plein de bêtises stupides qui me faisait rire.




Et puis pour la dernière fois il m'a embrassée, là debouts dans la neige.
Et après c'était fini, on est sortis du parc, et il est parti.

Il a klaxonné en passant et il a fait exactement ce que je lui avais demandé, partir le plus vite possible, écraser l'accélérateur.

Partir sans se retourner.



        J'ai même pas pleurer, on est remontés en discutant, ça faisait du bien de marcher dans le froid et le soleil, on a chanté nos chansons et à nouveau c'était fini.

A la maison c'était exactement comme je l'avais imaginé, j'ai posé mon sac vert sur le lino clair de ma chambre.
Sauf que je n'ai pas pleuré.

J'ai analysé la scène des Mains Sales, j'ai commencé à lire mon cours de philo, je me sentais bien.

Ma sœur était rentrée, ça faisait longtemps, longtemps qu'on n'avait pas été tous les cinq, et qu'on avait pas fait des crêpes, longtemps que je n'avais pas mangé avec eux le samedi soir.

         On a regardé la Mélodie du Bonheur, j'aimais beaucoup quand j'étais petite.
A présent je ne vois plus que les rouages d'une vieille comédie musicale kitsch, avec Julie Andrews et son sourire démesuré qui s'égosille et joue à Heidi dans les montagnes verdoyantes de l'Autriche des années 30.
Mais ce n'était pas grave, on a beaucoup ri avec mon père et ma sœur en refaisant les dialogues.

Et puis, malgré les années, j'ai toujours le cœur qui se serre quand le capitaine commence à chanter "edelweiss".

        Je ne sais pas pourquoi, il y a des choses, comme ça, qui restent. Et des années après c'est toujours la même émotion qui nous submerge, alors même qu'on ne l'avait pas comprise la première fois.







Ce matin il m'a appelée quelques minutes à la frontière. 

Aujourd'hui encore il fait beau.


Aujourd'hui encore c'est une belle journée pour partir. 




Ma route à moi est sans asphalte, sans pavés, sans graviers.

Mais l'arrivée est la même.










 







 

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