Infra-rose a un mot de passe que tu connaitras pas
Infra-rose elle connait toute ta vie et celle de ta mère
Too young 2 die
Million Dollar Baby.
Je ne l'avais jamais vu avant hier soir.
Au risque de donner l'impression que je ne fais que parler d'euthanasie sur ce blog, j'ai trouvé que la réflexion sur la tétraplégie et la mort était beaucoup plus sincère que dans Mar Adentro - que j'ai détesté en fin de compte.
Et puis Clint il est très fort de toute façon.
Il sait faire des scènes qui ne servent à rien comme celle de la station service, lorsque la boxeuse sourit à la petite fille qui caresse son chien, chacune dans leur voiture respective, en attendant que le plein soit fait.
Oui, très fort, j'aurais peut être même eu les yeux humides si j'avais été seule.
Après le film je me suis couchée en maudissant les changements d'heure et toute la misère du monde et mon lit bien trop grand.
Vendredi soir on dansait à la salle des fêtes du village et en attendant notre tour on discutait assises par terre dans un couloir.
La majorité des filles de mon groupe sont en seconde. Elles ont toujours leur portable à la main, elles y ont accroché ces petits bouts de métal des canettes de coca et leurs sacs à dos sont recouverts de fautes d'orthographes taguées au tipex.
Les jeunes adolescentes sont attachantes, elles prêtent à rire, donnent à penser, on voudrait les baffer pour les remettre à leur place, mais leur place c'est là, c'est ça, c'est ce bout de couloir, les pieds nus, les mains dans les poches d'un sweat délave, les épingles à nourrice en pendentif, et les faux écarteurs qui ornent leurs lobes.
Je les écoutais parler :
" - Alors S. tu as un nouveau copain, ou une nouvelle copine ?
- Non j'étais avec F. mais il m'a plaquée pour une fille qui fait croire à tout le monde qu'elle a déjà couché "
J'ai interrogé S, la plus jeune, elle doit avoir 14 ans tout au plus : "tu es déjà sortie avec une fille?"
Elle m'a confirmé en souriant et je crois que je n'ai rien trouvé d'autre à dire.
La conversation a ensuite dévié sur une autre des filles, qui fume, et sur la cigarette en générale.
Tout ce petit monde s'est mis d'accord que la cigarette c'est de la merde, y compris la fille qui fume, "je fume pas beaucoup pour pas être dépendante de cette connerie".
ça m'a fait rire et quand je leur ai dit que je n'avais jamais touché à une cigarette elles ont été très impressionnées. Du coup j'ai pas pu m'empêcher de faire l'assistante sociale et de leur dire que si ça leur parait cool sur le coup c'est bien normal, mais qu'elles le regretteront inévitablement un jour.
Après ça elles se sont mises à fantasmer sur le technicien son et lumières qui passait de temps à autre devant nous. Là encore c'était un mélange de réserve et d'explicite qui m'a fait sourire. La fille qui fume a fait preuve d'une étonnante autocritique quand elle m'a dit " tu dois nous trouver un peu stupides toi non ?"
Je lui ai répondu que oui, un petit peu , mais bon, c'est normal, y a un âge pour tout hein.
A un moment j'ai discuté avec un type qui présentait un numéro de clown et qui devait avoir dans les 25 ans et quand je suis revenue m'assoir par terre avec elles, elles étaient toutes très admiratives.
On attendait derrière le rideau noir, et la petite S. était toute stressée. Je lui disais que ça allait bien se passer et qu'elle connaissait tout, et elle appuyait mes mains -toujours froides- sur ses joues brulantes. Je la laissais faire à plusieurs reprises et à chaque fois elle levait ses yeux pleins de paillettes vers moi.
Je ne sais pas trop laquelle de nous deux était la plus fascinée par l'autre.
Après notre court passage sur
scène j'ai remis mon jean, ma veste par dessus mon marcel blanc et je suis sortie dans la nuit retrouver mes angoisses.
En passant devant lui, le clown a voulu m'arrêter, peut être pour me dire qu'on avait assuré, peut être pour continuer notre conversation, peut être parce qu'on était les deux seuls dans ces coulisses à avoir plus de seize ans et moins de trente-cinq, et que la lumière noire éclairait de bleu mon haut blanc.
Sans lui ai souhaité bonne chance sans m'arrêter.
Je ne me souviens pas avoir été une jeune ado comme elles.
Ce mélange d'insouciance, la vie n'a pas beaucoup d'enjeux à leur âge, et de gravité permanentes - le moindre texto est un drame.
Un âge où les émotions sont exacerbées, où tout se vit intensément, mais sans arrière fond, sans rien derrière que la pureté de l'enfance.
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LiliLou
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On se dit qu'on était pas comme ça, que c'était pas nous. C'est assez sidérant, un ado, à regarder. Enfin, ils sont en filigrane du monde réel on ne va pas les pousser trop vite dans la réalité, laissons les un peu au chaud, au calme, à l'arrière de la tempête.
L'insouciance, ça nous agace, hein.
Bises
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Infra-rose
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Ah les jeunes de nos jours quand même... Bien sûr que non, nous on était pas comme ça. On était toutes sages et on jouait encore à cache cache en mangeant des chocoBN. Oui oui.
:D
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AboveTheClouds
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C'est trop cool d'impressionner des ados. Quand on est ados on a besoin d'être impressionnées. Pour s'oublier soi, s'imaginer l'autre, tomber presque dans l'idolaterie. Tu te souviens de l'époque où nous étions fascinées, nous? les garçons plus grands, les stars de cinéma, les jeuns s$ur d'eux... Toi t'impressionnes en bien.
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AboveTheClouds
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Là je ré-écoute Kyo. C'est là que se cache ma jeunesse. (enfin ma préadolescence. genre je suis pas encore vieille quoi)
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Infra-rose
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Oui j'y pensais, à nous. :)
Et pour les paroles de kyo sur ton blog, j'ai tout de suite reconnu. Parfois je réécoute certaines chansons. Sarah notamment. Parce qu'elle est belle quand même. Je la toujours connais par coeur.
"oH Sarah reine des femme, devant elle je m'incline car j'ai pu voir ce matin, un ange, dans ma cuisine. Oh Sarah elle est belle mais seulement quand elle est nue, le corps tendu par ses grands airs, mes doigts collés à sa nuque"
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à 15:01