"A moi. L'histoire d'une de mes folies"."Jadis, si je me souviens bien, ma vie était un festin où s'ouvraient tous les cœurs, où tous les vins coulaient.
Un soir, j'ai assis la Beauté sur mes genoux. - Et je l'ai trouvée amère - Et je l'ai injuriée.
Je me suis armé contre la justice.
Je me suis enfui. Ô sorcières, ô misères, ô haine c'est à vous que mon trésor a été confié !
Je parvins à faire s'évanouir dans mon esprit toute l'espérance humaine. Sur toute joie pour l'étrangler j'ai fait le bon sourd de la bête féroce.
J'ai appelé les bourreaux pour, en périssant, mordre la crosse de leurs fusils. J'ai appelé les fléaux, pour m'étouffer avec le sable, le sang. Le malheur a été mon dieu. Je me suis allongé dans la boue. Je me suis séché à l'air du crime. Et j'ai joué de bons tours à la folie."
Arthur Rimbaud, Une saison en Enfer."Cet hiver-là, ivre d'absinthe, Rimbaud s'est battu dans cette cour contre des adversaires imaginaires et peut-être qu'il s'est assis dans le même coin, le dos contre le mur, et qu'il s'est endormi sur le pavé, dans la rosée noire de l'aube".
JMG Le Clézio, La quarantaine.