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Infra-rose a un mot de passe que tu connaitras pas
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Infra-rose elle connait toute ta vie et celle de ta mère
Give us money we are pretty













On rigole très fort sur les passerelles du deuxième étage, pour oublier qu'on a le vertige et qu'on est là, simplement là, dans l'ombre de l'après midi, coté Nord, à attendre un cours sur la narratologie chez Benveniste, lui avec ses cheveux longs - j'ai connu trop de mecs aux cheveux longs mais aucun ne se ressemblait vraiment - et elle avec son drôle d'iris noisette où un petit bout de pupille s'est égaré.



        Peut-être que ce sera l'été Indien qui sait.



Peut-être, mais pour nous il pleuvait ce soir là. J'ai attendu assise sur le trottoir, et puis il y a eu la salle obscure du cinéma, on a pris le film en cours de route, avec plus de dix minutes de retard, et ça m'aurait probablement beaucoup chiffonnée (chagrinée?) une heure plus tôt, mais à la lumière du projecteur ça n'avait plus grande importance, sur l'écran les corps étaient endormis et flottaient dans l'absence d'apesanteur, nous n'étions que 5 dans la salle et j'avais du mal à détourner mon regard des contours de son visage. Il avait coupé ses cheveux très très courts, et enfin je les avais plus longs que lui.


        Au restaurant une petit fille brulait de l'encens devant un bouddha et on discutait très sérieusement de politique, comme deux adultes raisonnables. Il n'y avait que quelques détails qui nous trahissaient.


        Dans la nuit on a retrouvé ses amis, au bar bondé, celui avec du sable fin par terre. J'ai fait la bise, un peu crispée, à des garçons et des filles, et je mettais enfin des visages sur des noms. Comme ils étaient sur le départ on est ressortis très vite, et devant le bar on a discuté un petit peu plus longtemps avec un des garçons, jusqu'à ce qu'il nous propose de passer dîner chez lui un soir, et qu'on décline en remerciant.


        Ensuite on est rentrés à pied dans la nuit et les flaques d'eau, en longeant le fleuve noir. C'était un peu long mais ça ne l'était pas, disons que ça m'aurait surement paru très long si je n'avais pas été avec lui ; il me racontait des histoires de gâteaux Autrichiens et de tueurs, et il y avait cette nuit là quelque chose de très silencieux au dessus de la ville et au dessus de nous, une sorte de paix que je ne retrouverai probablement jamais telle quelle.


        Dans l'ascenseur il m'a embrassée comme si toute la paix était pour nous seuls, alors quand on est arrivés à son étage, j'ai appuyé sur le bouton "-1" pour tisser des souvenirs un petit peu plus longs.



         Au sous-sol une fille l'a appelé, elle était bourrée, on est remontés à son étage, il a ouvert la porte, on est rentrés, il a fermé la fenêtre, j'ai posé mon sac, il m'a portée jusqu'à son lit, avec mes chaussures trempées, son téléphone a de nouveau sonné, il a hésité à répondre, il a répondu, très sèchement, et quand il a raccroché j'ai su que plus personne ne viendrait découper notre nuit, taillader notre monde.


        Et j'ai cru m'étouffer -au sens propre du verbe- d'émotions et de quelque chose qu'on appelle communément "amour" cette nuit-là.



         Le lendemain la réalité nous a rattrapés à sept heures du matin, il est sorti en caleçon dans le couloir de l'immeuble pour me dire au revoir, j'ai mangé la pomme qu'il m'avait donnée dans le tram, j'ai assisté à un cours sur la jachère au XVIIIème siècle dans un état à peu près normal, et ce n'est qu'une fois rentrée chez moi que quelque chose a disjoncté à l'intérieur. Je me suis mise à pleurer sur le canapé devant ma mère, à onze heures du matin.



         Depuis j'attends que les arbres soient jaunes pour écouter summer78.
 





A part ça il faudrait quand même que j'arrête d'accepter les verres que l'on m'offre, ces verres que j'accepte simplement parce que j'ai soif et que je m'ennuie. Il y a toujours un moment où tu as l'impression d'avoir pris la bonne décision, parce que tu bois à petites gorgées de la San Pellegrino ou du chocolat Viennois sans sortir ton portefeuille, parce que tu trompes ton ennui avec un inconnu stupide de dix-huit ou de trente ans, tu lui dis que tu étudies la littérature, et comme ça n'allume strictement rien dans ses yeux - enfin disons rien de plus que ce qui s'était déjà allumé à cause de tes collants noirs, tes putains de collants noirs dont a parlé ton prof de spé, tu l'avais pas vu depuis deux mois mais c'est la première chose qu'il a dite, son regard a glissé sur le nylon noir et ses mots se sont accrochés à tes jambes -


        Quand donc je constate que je vais finir mon verre en échangeant des platitudes désolantes je perds un peu le fil et je bois plus vite.



        L'autre continue à te dire qu'il te trouve charmante - c'est le mot qui revient le plus souvent, dans la rue et aux terrasses des cafés, un mot qui me salit, mais heureusement lui ne l'utilise jamais.
Charmante, et tu as de jolis yeux verts, et toi tu souris un peu tordu, parce que tu sais bien que tu n'as pas les yeux verts et que tu n'es pas charmante non plus, tu es juste stupide, méchante et prétentieuse avec des yeux sans couleur, tu regardes l'autre payer le serveur, et tu réfléchis déjà à un mensonge pour partir au plus vite sans avoir à donner ton numéro de téléphone.



        Tu as déjà laissé échapper trop de toi-même, chaque fois c'est pareil, tu as envie de t'inventer une identité, mais quand on te pose des questions les vraies réponses viennent automatiquement avant que tu n'aies le temps de fermer la bouche.



        L'autre insiste, il veut que tu restes, il te demande s'il faut vraiment que tu partes, et commence alors le jeu du mensonge, je mens comme je respire dans ces moments-là, et on marche, à minuit dans un village perdu ou à seize heures en plein centre ville, je préfère quand même la deuxième alternative, surtout quand l'autre commence à prononcer ton prénom avec un peu trop d'insistance, après avoir écrit le sien dans ton agenda (tu crèves déjà d'envie d'arracher la page)



        Cet après midi après avoir adressé à l'autre un signe de la main évasif à travers la vitre du bus je me suis dit qu'il faudrait que je range mon idéalisme au placard.
Simone de Beauvoir est morte depuis longtemps, et dans les cafés - on ne dit d'ailleurs plus café mais bar - tu ne trouveras jamais personne qui t'ouvriras son cœur, comme ça, à cause de la fascination de l'inconnu, personne avec qui tu pourras parler d'art, ou tout simplement du sens de la vie même si c'est plus compliqué que ça en a l'air, parce que c'est important.



        Je dois trop y croire moi, trop croire en l'homme, alors que dans le fond, c'est tellement prévisible, l'autre et moi on se donne la réplique sur la météo et la rentrée des classes en souriant, mais derrière nos sourires il y a quelque chose de noir, qui emplit notre boite crânienne, lui il ne pense probablement qu'à te sauter, et toi tu penses à ce qu'il pense probablement et t'as légèrement la nausée et tu le trouves con, mais con, con de croire que tu es quelqu'un de suffisamment facile, et con de s'imaginer qu'il a la moindre chance.



        Et pendant que je parlais de la pluie et du beau temps je me disais que voilà, l'homme est devenu un animal social, luisant sous sa fine pellicule huileuse de vernis social, mais que ça ne change rien au fond des choses.



         Au fond je continue à mépriser tous ces types qui me trouvent charmante en leur souriant gentiment, et tout le monde -moi comprise bien sûre- est tellement hypocrite qu'on se croirait dans une pièce de Molière, et puis il y a ça aussi, je voudrais fréquenter des personnes qui me trouveraient tout sauf charmante.


        Je voudrais aller au café avec mon professeur de spé et ses amis il fréquente les bonnes personnes et les bons endroits lui, et comme il nous l'expliquait récemment, ils discutent jusqu'à tard dans la nuit avec gravité du monde et de l'art, parce qu'ils y croient, "parce que ce n'est pas juste pour avoir une grosse bagnole et pour emballer une nana à une soirée polytechnique".








Ce qui me désole le plus dans tout ça, c'est d'arriver à mélanger dans un même article les instants les plus beaux de ma semaine avec les plus déprimants, c'est de juxtaposer la petite fille qui brule de l'encens au restaurant et les doigts de l'autre crispés sur mon bic noir tandis qu'il écrit son prénom.








        Je sais qu'il existe quelque part - et je sais même où, il y a toujours des oiseaux blancs qui me rappellent l'endroit, le printemps, et le trou dans mon cœur - quelqu'un qui partage, ou du moins qui a partagé, mes aspirations.
Quelqu'un qui y croyait aussi.

        Malheureusement je l'ai perdu.

































J'ai le coeur qui bat à 76 pulsations par minute et je m'appelle Infra-rose, à 02:15 parce qu"ce soir c'est perfusion".

Déclarations d'amour des poules sur un mur qui picotent du pain dur

  Lucie
10-09-10
à 20:36

Même le type le plus gentil du monde, le plus charmant, le plus sympa, peut devenir détestable lorsqu'il s'attarde un peu trop à nous convaincre de tomber dans ses bras.

Le plus dur c'est que ce genre de situation mêle à la fois nos désirs obscurs, nos valeurs, et nos faiblesses face à tout ça...


L'autre soir dans un bar, un gars avec qui je discutais commence à coller sa cuisse un peu trop fermement contre la mienne.
Adoptant l'attitude "il faut couper la branche avant que l'arbre pourrisse", je lui ai parlé de mon copain, et de mon envie de me marier avec lui plus tard.
L'effet fut immédiat comme un sceau d'eau glacé sur la tête.

C'est cependant désolant de devoir en arriver à de telles proportions.

L'espèce humaine est bien curieuse...
See U babe ! LU

  Celsius42
Celsius42
11-09-10
à 10:50

marquante page

Il y a un cheveu sur ton livre.



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